La marche du temps … “

Les chemins sont de longues racines veinées à la surface de la Terre.
En les parcourant… ces chemins nous mènent sur la marche de l’human
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“La marche du temps” c’est l’histoire qui écrit sur la Terre… De la ligne lumineuse qui se forme à l’aube… à la profondeur de la nuit des temps et son encrier…

Les allers-retours incessants des hommes des femmes et des enfants sur le territoire, écrivent les chemins, les cultures, bâtissent les ponts et les architectures, et redessinent le paysage. De ces superpositions, les strates du temps finissent par se confondre et comme toute trace polie avec le passage du temps peu à peu elle s’efface…

Les pieds suspendus de l’enfant porté dans les bras de la Vierge du Puy de Bar, cheminant de façon céleste vers la Terre dans la direction du village de Moularès, ont été ma porte d’entrée dans ce vaste projet de “La marche du temps”. C’est la trace du christianisme et des moines cisterciens, navigant du Tarn à l’Aveyron, reliant “Le chemin des moines” de Bernac jusqu’à Bonnecombe et Bonnefon dans la région de Naucelle, en passant par sa partie centrale Moularès. Je comprends à ce moment que l’Histoire est une superposition de traces et d’empreintes ; empreintes qui se déposent dans nos paysages intérieurs et notre mémoire collective, créent des individus, des sociétés et façonnent les civilisations.

L’empreinte, le pied et l’origine du déplacement de l’humanité sur la Terre ont été la base de mon inspiration… J’entame alors une recherche sur les premières traces de découverte en Tanzanie à Laetoli en 1978, par la célèbre archéologue Mary Leakey. Trois empreintes d’hominidés prises dans la terre glaise “cimentée” par le dépôt de la cendre de volcan. Un enfant, une “femme” et un adulte, datant leur présence il y a environ 3,6 millions d’années. Le monument de “La marche du temps” prenait forme, je proposais naturellement aux trois municipalités de faire marcher sur un tapis de terre crue, un enfant, un adulte et un aîné de chacun des villages. Réalisant ainsi un hommage aux prémices de la marche de l’humanité sur la Terre. Du passage à la bipédie où l’homme se relève le regard porté sur l’horizon et devient aventurier, au cheminement des moines cisterciens le regard élevé vers les cieux, jusqu’à nos randonneurs marchant pour d’autres raisons contemporaines…

De la trace de l’enfant et sa faible empreinte, à celle de l’adulte qui l’affirme, à l’aîné qui s’efface… Les trois âges de la vie et leurs traces formant les maillons du temps…

Trois monuments, dont un exemplaire sous vos yeux, érigés dans les villages de Bernac, Moularès, et Naucelle, relient symboliquement la marche du temps, et la marche de l’humanité à travers “Le chemin des moines”.

Ce projet s’est déployé de rencontre en rencontre par des personnes porteuses d’une grande humanité, ayant à coeur le patrimoine et la mémoire collective. Je considère la marche du temps
comme un monument unique et collectif reliant symboliquement l’histoire du temps au cœur des Hommes tant l’élan et l’énergie qu’elles ont déployés se sont rejoints comme une rivière…
Une rivière qui s’écoulera après notre passage éphémère dans les couloirs du temps…